De la sagesse en quelques mots…
« Livre-moi ton plus beau livre », une chronique où les auteurs présentent les livres qui les ont marqués. Un partage, un voyage au cœur d’une relation lecteur-livre qui, peut-être, inspirera et ravivera le goût de la lecture chez chacun(e) d’entre nous.
Khalil Gibran (1883–1931) est un poète romantique libanais. Très connu pour son best-seller Le Prophète, publié en 1923 en version anglaise The Prophet. C’est un traité de sagesse et de profonde réflexion sur le monde. Il est considéré comme l’œuvre la plus mystique du poète. Son personnage principal est nommé Al-Mustapha qui signifie l’élu.
Composé de vingt-six textes poétiques, le livre s’organise en thèmes divers : le sacré et le profane se réunissent pour offrir une pensée philosophique du narrateur en quête de lui-même et du monde.
La structure fluide et limpide du texte plonge le lecteur dans un univers de questionnement et de méditation.
En outre de son engagement poétique, Gibran est un peintre. Il a créé de nombreuses œuvres artistiques largement connues. Aujourd’hui, elles sont en majorité dans le musée de Gibran à Bcharré (Liban).
Suite à des difficultés financières, la famille de Gibran émigre à Boston à la recherche d’une vie meilleure.
Tiraillé entre l’attachement à sa terre natale et l’aspiration à un avenir plus radieux, Gibran trouve dans l’écriture le refuge à un monde imaginaire, plus heureux. Il y dessine ses rêves et projette sa vision du monde.
Les expériences de l’exil et de l’exclusion sociale permettent au jeune poète de mûrir et de concevoir la vie avec un regard plus lucide et plus poétique.
Gibran est considéré comme un pont entre le monde arabe et occidental. Il a rédigé des écrits en anglais et en arabe. Sa culture arabo-chrétienne ne l’empêche pas d’aller vers l’Autre pour apprendre. En effet, son bilinguisme lui permet de dépasser toutes les frontières et de toucher à un large public.
Gibran est passionné par les poètes soufis et les penseurs allemands et anglais, à l’instar d’Al Ghazali, Ibn Sina, Nietzche, William Blake…
La lecture lui offre un pur moment de bonheur .C’est un élément indispensable pour découvrir le monde.
L’intérêt de toute lecture, à notre sens, est d’éveiller le sens critique chez le lecteur. Il ne s’agit pas de consommer à l’aveuglette le sens délivré. Il faut aller au-delà des mots pour développer une idée claire et plus ouverte sur le sujet recherché.
Gibran a passé une enfance particulière. Il a grandi dans une famille qui privilégie l’éducation religieuse. L’Amour de Dieu était toujours très fort dans son cœur.
Par contre, les abus et les pratiques injustes de l’église l’ont repoussé et ont créé en lui un profond sentiment de révolte.
Dans son livre le Prophète, un vieux prêtre demande à Al-Mustapha de parler de religion. Il lui répond ainsi :
« Et si vous voulez connaître Dieu, ne vous souciez pas de résoudre des énigmes,
Bien, plutôt regardez autour de vous et vous le verrez en train de jouer avec vos enfants.
Et levez vos yeux vers l’espace, vous Le verrez se déplacer dans le
Nuage, étendant ses bras dans l’éclair et tombant avec la pluie. »
A travers son livre, il invite le lecteur à s’élever et aller à la rencontre du divin.