Voyage autour de la mémorisation du Coran
Le Coran étant la parole de Dieu révélée à notre Prophète paix et salut sur lui, il est essentiel que chacun de nous se pose la question suivante : Quelle est ma relation avec le Livre de Dieu ? Comment se manifeste cette relation ? Il est normal que chaque musulman puisse prétendre entretenir une relation d’amour avec le Coran. Cependant, la preuve de cet amour doit aussi se manifester par l’effort fourni en vue d’être en présence permanente avec le Livre de Dieu. Un des moyens pour atteindre cette finalité est d’entamer un voyage, celui de la mémorisation du saint Coran.
En général, suite à plusieurs rappels, à la fréquentation des gens du Coran et à une envie brûlante, on décide de mettre le pied à l’étrier pour entamer ce voyage. Pendant le début, on est motivé de répondre à l’appel divin dans le verset : « En effet, Nous avons rendu le Coran facile pour la récitation. Y a-t-il quelqu’un pour réfléchir » (1). Cependant, au fur et à mesure que nous avançons bien dans l’apprentissage, notre ego peut commencer à se sentir supérieur et prendre de l’ampleur au point de prétendre que ce qui a été appris est le fruit naturel de son implication. A ce moment, il ne faut point oublier le verset dans lequel Dieu dit « Ensuite, Nous fîmes héritiers du Livre ceux que Nous avons choisis parmi Nos serviteurs. » (2). En effet, il nous rappelle que le Coran est avant tout un don de Dieu. En effet, combien de personnes ont renoncé à l’apprentissage après avoir appris plus de la moitié du coran et combien d’autres l’ont oublié après l’avoir mémorisé en totalité.
Arrivé à un certain stade dans ce voyage, on se retrouve démuni face à une quantité assez conséquente déjà mémorisée qu’il faut entretenir par la mise en place d’une révision régulière, le tout sans jamais arrêter d’avancer sur notre chemin. On se rend compte alors de la petitesse et de la faiblesse de notre personne. Face à cette difficulté, l’envie de renoncer hante notre esprit et une voix intérieure nous souffle « Tu n’y arriveras jamais, tu n’es pas fait pour ce voyage ». En contemplant le sens de ces versets du chapitre « Le jour montant » : « Par le Jour Montant ! Et par la nuit quand elle couvre tout ! Ton Seigneur ne t’a ni abandonné, ni détesté », nous ressentons le soutien perpétuel de Dieu.
Après avoir acquis l’équilibre souhaité dans ce chemin, plusieurs événements imprévus ou prévus (épreuves personnelles ou professionnelles, voyage, …) menacent à nouveau notre projet. En effet, on peut perdre rapidement le rythme et une fois l’épreuve terminée, on se sent incapable de reprendre le chemin. A ce moment, on devra trouver refuge dans les versets « Le tout miséricordieux a enseigné le Coran » (3). Dieu nous y rassure que, par Sa miséricorde, c’est Lui qui enseigne le Coran. Ainsi, nous devons juste persévérer à accomplir les causes et notre seigneur se chargera du résultat comme cité dans le verset de la fin du chapitre « L’araignée » : « Et quant à ceux qui luttent pour Notre cause, Nous les guiderons certes sur Nos sentiers, Allah est en vérité avec les gens du bel agir. ».
Après avoir franchi des multitudes d’obstacles sur notre chemin, on arrive à destination de ce voyage sublime par la grâce de Dieu. Il est temps donc d’en entamer un nouveau qui est la révision. En récitant le premier verset du prologue du Coran : « Louange à Allah, Seigneur de l’univers », Ce verset nous interpelle dans le sens où nous nous sentons incapables de remercier comme il se doit notre seigneur de nous avoir permis d’apprendre Sa parole. Néanmoins, cherchons à être reconnaissants, au-delà de l’expression de cette gratitude par de simples mots, par un effort permanent en vue d’ancrer le Coran dans notre esprit, notre cœur et nos actes.
Vivons donc ce voyage et soyons un maillon de la chaîne lumineuse des gens du Coran qui tient sa source du Prophète paix et salut sur lui.
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(1) Chapitre « La lune », verset 17
(2) Chapitre « Le créateur», verset 32
(3) Chapitre « Le Tout-Miséricordieux», versets 1 et 2